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de son sommeil, voulut préserver l’enfant porté par sa femme des coups de pied qu’il aurait pu lui donner.

Mais non, c’était plutôt quelque prédestiné qui se défiait d’un mélodieux catarrhe ou de lui-même.

Peut-être était-ce aussi un jeune homme qui, redoutant l’excès même de sa tendresse, se trouvait toujours, ou sur le bord du lit près de tomber, ou trop voisin de sa délicieuse épouse dont il troublait le sommeil.

Mais ne serait-ce pas une Maintenon aidée par un confesseur, ou plutôt une femme ambitieuse qui voulait gouverner son mari ?… Ou, plus sûrement, une jolie petite Pompadour attaquée de cette infirmité parisienne si plaisamment exprimée par monsieur de Maurepas dans ce quatrain qui lui valut sa longue disgrâce, et qui contribua certainement aux malheurs du règne de Louis XVI. Iris, on aime vos appas, vos grâces sont vives et franches ; et les fleurs naissant sous vos pas, mais ce sont des fleurs…

Enfin pourquoi ne serait-ce pas un philosophe épouvanté du désenchantement que doit éprouver une femme à l’aspect d’un homme endormi ? Et, celui-là se sera toujours roulé dans sa couverture, sans bonnet sur la tête.

Auteur inconnu de cette jésuitique méthode, qui que tu sois, au nom du diable, salut et fraternité !… Tu as été la cause de bien des malheurs. Ton œuvre porte le caractère de toutes les demi-mesures ; elle ne satisfait à rien et participe aux inconvénients des deux autres partis sans en donner les bénéfices.

Comment l’homme du dix-neuvième siècle, comment cette créature souverainement intelligente qui a déployé une puissance surnaturelle, qui a usé les ressources de son génie à déguiser le mécanisme de son existence, à déifier ses besoins pour ne pas les mépriser, allant jusqu’à demander à des feuilles chinoises, à des fèves égyptiennes, à des graines du Mexique, leurs parfums, leurs trésors, leurs âmes ; allant jusqu’à ciseler les cristaux, tourner l’argent, fondre l’or, peindre l’argile, et solliciter enfin tous les arts pour décorer, pour agrandir son bol alimentaire ! comment ce roi, après avoir caché sous les plis de la mousseline, couvert de diamants, parsemé de rubis, enseveli sous le lin, sous les trames du coton, sous les riches couleurs de la soie, sous les dessins de la dentelle, la seconde de ses pauvretés, peut-il venir la faire échouer avec tout ce luxe sur deux bois de lit ?… À quoi bon rendre l’univers entier