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amais lascives.


XL.

La femme mariée la plus chaste peut être aussi la plus voluptueuse.


XLI.

La femme la plus vertueuse peut être indécente à son insu.


XLII.

Quand deux êtres sont unis par le plaisir, toutes les conventions sociales dorment. Cette situation cache un écueil sur lequel se sont brisées bien des embarcations. Un mari est perdu s’il oublie une seule fois qu’il existe une pudeur indépendante des voiles. L’amour conjugal ne doit jamais mettre ni ôter son bandeau qu’à propos.


XLIII.

La puissance ne consiste pas à frapper fort ou souvent, mais à frapper juste.


XLIV.

Faire naître un désir, le nourrir, le développer, le grandir, l’irriter, le satisfaire, c’est un poème tout entier.


XLV.

L’ordre des plaisirs est du distique au quatrain, du quatrain au sonnet, du sonnet à la ballade, de la ballade à l’ode, de l’ode à la cantate, de la cantate au dithyrambe. Le mari qui commence par le dithyrambe est un sot.


XLVI.

Chaque nuit doit avoir son menu.


XLVII.

Le mariage doit incessamment combattre un monstre qui dévore tout : l’habitude.


XLVIII.

Si un homme ne sait pas distinguer la différence des plaisirs de deux nuits consécutives, il s’est marié trop tôt.


XLIX.

Il est plus facile d’être amant que mari, par la ra