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alliance catholique dans le secret de laquelle votre majesté n’est pas, et qui menace son trône ? Cette alliance est une invention de l’Espagne, qui ne renonce pas à son projet d’abattre les Pyrénées. Sire, le Calvinisme sauverait la France en mettant une barrière morale entre elle et une nation qui rêve l’empire du monde. Si elle se voit proscrite, la reine-mère s’appuiera donc sur l’Espagne et sur les Guise.

— Messieurs, dit le roi, sachez que, vous m’aidant et la paix établie sans défiance, je me charge de faire trembler un chacun dans le royaume. Tête Dieu, pleine de reliques ! il est temps que la royauté se relève. Sachez-le bien, en ceci ma mère a raison, il s’en va de vous comme de moi. Vos biens, vos avantages sont liés à notre trône ; quand vous aurez laissé abattre la religion, ce sera sur le trône et sur vous que se porteront les mains dont vous vous servez. Je ne me soucie plus de me battre contre des idées, avec des armes qui ne les atteignent point. Voyons si le protestantisme fera des progrès en l’abandonnant à lui-même; mais surtout, voyons à quoi s’attaquera l’esprit de cette faction. L’amiral, que Dieu veuille le recevoir à merci, n’était pas mon ennemi, il me jurait de contenir la révolte dans les bornes du monde spirituel, et de laisser dans le royaume temporel un roi maître et des sujets soumis. Messieurs, si la chose est encore en votre pouvoir, donnez l’exemple, aidez votre souverain à réduire des mutins qui nous ôtent aux uns et aux autres la tranquillité. La guerre nous prive tous de nos revenus et ruine le royaume. Je suis las de cet état de troubles, et tant, que, s’il le faut absolument, je sacrifierai ma mère. J’irai plus loin, je garderai près de moi des Protestants et des Catholiques en nombre égal, et je mettrai au-dessus d’eux la hache de Louis XI pour les rendre égaux. Si messieurs de Guise complotent une Sainte-Union qui s’attaque à notre couronne, le bourreau commencera sa besogne par eux. J’ai compris les misères de mon peuple, et suis disposé à tailler en plein drap dans les grands qui mettent à mal notre royaume. Je m’inquiète peu des consciences, je veux désormais des sujets soumis, qui travaillent, sous mon vouloir, à la prospérité de l’État. Messieurs, je vous donne dix jours pour négocier avec les vôtres, rompre vos trames, et revenir à moi qui deviendrai votre père. Si vous refusez, vous verrez de grands changements, j’agirai avec de petites gens qui se rueront à ma voix sur les seigneurs. Je me modèlerai sur un roi