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Herbomez et Hiley recrutèrent alors dans les communes environnantes sept bandits qu’il faut se hâter de faire connaître, et qui sont :

1o  Jean Cibot, dit Pille-Miche, l’un des plus hardis brigands du corps formé par Montauran, en l’an VII, l’un des auteurs de l’attaque et de la mort du courrier de Mortagne.

2o  François Lisieux, surnommé le Grand-Fils, réfractaire du département de la Mayenne.

3o  Charles Grenier, dit Fleur-de-Genêt, déserteur de la 69e demi-brigade.

4o  Gabriel Bruce, dit Gros-Jean, un des chouans les plus féroces de la division Fontaine.

5o  Jacques Horeau, dit le Stuart, ex-lieutenant de la même demi-brigade, l’un des affidés de Tinténiac, assez connu par sa participation à l’expédition de Quiberon.

6o  Marie-Anne Cabot, dit Lajeunesse, ancien piqueur du sieur Carol d’Alençon.

7o  Louis Minard, réfractaire.

Ces enrôlés furent logés dans trois communes différentes, chez les nommés Binet, Mélin et Laravinière, aubergistes ou cabaretiers, tous dévoués à Rifoël.

Les armes nécessaires furent aussitôt fournies par le sieur Jean-François Léveillé, notaire, incorrigible correspondant des brigands, le lien intermédiaire entre eux et plusieurs chefs cachés, surnommé le Confesseur ; enfin par le nommé Félix Courceuil, ancien chirurgien des armées rebelles de la Vendée, tous deux d’Alençon.

Onze fusils furent cachés dans la maison que possédait le sieur dans le faubourg d’Alençon, et à son insu ; car il habitait alors sa campagne entre Alençon et Mortagne.

Lorsque le sieur Bryond quitta sa femme en l’abandonnant à elle-même dans la fatale route qu’elle devait parcourir, ces fusils, retirés mystérieusement de la maison, furent transportés par la dame Bryond elle-même dans sa voiture au château de Saint-Savin.

Ce fut alors qu’eurent lieu dans le département de l’Orne et les départements circonvoisins ces faits de brigandage qui ne surprirent pas moins les autorités que les habitants de ces contrées, depuis si long-temps paisibles, et qui prouvent que ces détestables