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Peyrade fut mis à gauche de Florine et flanqué de Bixiou à qui Esther avait recommandé de faire boire outre mesure le Nabab en le défiant. Bixiou possédait la propriété de boire indéfiniment. Jamais, dans toute sa vie, Peyrade n’avait vu pareille splendeur, ni goûté pareille cuisine, ni vu de si jolies femmes.

— J’en ai ce soir pour les mille écus que me coûte déjà la Val-Noble, pensa-t-il, et d’ailleurs je viens de leur gagner mille francs.

— Voilà un exemple à suivre, lui cria madame de Val-Noble qui se trouvait à côté de Lucien et qui montra par un geste les magnificences de la salle à manger.

Esther avait mis Lucien à côté d’elle et lui tenait le pied entre les siens sous la table.

— Entendez-vous ? dit la Val-Noble en regardant Peyrade qui faisait l’aveugle, voilà comment vous devriez m’arranger une maison ! Quand on revient des Indes avec des millions et qu’on veut faire des affaires avec des Nucingen, on se met à leur niveau.

Ie souis of society de temprence…

— Alors vous allez boire joliment, dit Bixiou, car c’est bien chaud les Indes, mon oncle ?…

La plaisanterie de Bixiou pendant le souper fut de traiter Peyrade comme un de ses oncles revenus des Indes.

Montame ti Fal-Nople m’a tidde que fus afiez tes itées… demanda Nucingen en examinant Peyrade.

— Voilà ce que je voulais entendre, dit du Tillet à Rastignac, les deux baragouins ensemble.

— Vous verrez qu’ils finiront par se comprendre, dit Bixiou qui devina ce que du Tillet venait de dire à Rastignac.

Sir Beronette, ie aye conciu eine litle spécouléchienne, ô ! very comfortable… bocob treiz-profitable, ant ritche de bénéfices…

— Vous allez voir, dit Blondet à du Tillet, qu’il ne parlera pas une minute sans faire arriver le parlement et le gouvernement anglais.

Ce êdre dans lé China… por le opiume…

Ui, che gonnais, dit aussitôt Nucingen en homme qui possédait son Globe commercial, mais le Coufernement Enclès avait un moyen t’agtion te l’obium pir s’oufrir la Chine, et ne nus bermeddrait boint…