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sur ce gouffre, sur ce volcan appelé, par le Constitutionnel, l’horizon politique.

POIRET.

J’aimerais mieux une explication que je pusse comprendre…

BIXIOU.

Vive Rabourdin !… voilà mon opinion. Êtes-vous content ?

COLLEVILLE (gravement).

Monsieur Rabourdin n’a eu qu’un tort.

POIRET.

Lequel ?

COLLEVILLE.

Celui d’être un homme d’État au lieu d’être un Chef de Bureau.

PHELLION (en se plaçant devant Bixiou).

Pourquoi, môsieur, vous qui compreniez si bien monsieur Rabourdin, avez-vous fait cette ign… cette inf… cette affreuse caricature ?

BIXIOU.

Et notre pari ? oubliez-vous que je jouais le jeu du diable ! et que votre Bureau me doit un dîner au Rocher de Cancale.

POIRET (très-chiffonné).

Il est donc dit que je quitterai le Bureau sans avoir jamais pu comprendre une phrase, un mot, une idée de monsieur Bixiou.

BIXIOU.

C’est votre faute ! demandez à ces messieurs ?… Messieurs, avez-vous compris le sens de mes observations ? sont-elles justes ? lumineuses ?…

TOUS.

Hélas ! oui.

MINARD.

Et la preuve, c’est que je viens d’écrire ma démission. Adieu, messieurs, je me jette dans l’industrie…

BIXIOU.

Avez-vous inventé des corsets mécaniques ou des biberons, des pompes à incendie ou des paracrottes, des cheminées qui ne consomment pas de bois, ou des fourneaux qui cuisent les côtelettes avec trois feuilles de papier.

MINARD (en s’en allant).

Je garde mon secret.