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VIMEUX.

Le ministre n’a pas voulu travailler avec Rabourdin aujourd’hui, et monsieur Saillard, à qui le Chef du Personnel a dit deux mots, est venu prévenir monsieur Baudoyer de faire une demande pour la croix de la Légion-d’Honneur ; il y en a une pour le jour de l’an accordée à la Division, et elle est donnée à monsieur Baudoyer. Est-ce clair ? Monsieur Rabourdin est sacrifié par ceux-là même qui l’emploient. Voilà ce que dit Bixiou. Nous étions tous supprimés, excepté Phellion et Sébastien.

DU BRUEL (arrivant).

Hé ! bien, messieurs, est-ce vrai ?

THUILLIER.

De la dernière exactitude.

DU BRUEL (remettant son chapeau).

Adieu, messieurs. (Il sort.)

THUILLIER.

Il ne s’amuse pas dans les feux de file, le vaudevilliste ! Il va chez le duc de Rhétoré, chez le duc de Maufrigneuse ; mais il peut courir ! C’est, dit-on, Colleville qui sera notre chef.

PHELLION.

Il avait pourtant l’air d’aimer môsieur Rabourdin.

POIRET (rentrant).

J’ai eu toutes les peines du monde à avoir la clef de mon domicile ; ce petit fond en larmes, et monsieur Rabourdin a disparu complétement. (Dutocq et Bixiou rentrent.)

BIXIOU.

Hé ! bien, messieurs, il se passe d’étranges choses dans votre bureau ! Du Bruel ? (Il regarde dans le cabinet.) Parti !

THUILLIER.

En course !

BIXIOU.

Et Rabourdin ?

FLEURY.

Fondu ! distillé ! fumé ! Dire qu’un homme, le roi des hommes !…

POIRET (à Dutocq).

Dans sa douleur, monsieur Dutocq, le petit Sébastien vous accuse d’avoir pris le travail, il y a dix jours…