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PHELLION (reprenant).

D. D’où vient l’âme ?

R. Elle vient de Dieu, qui l’a créée d’une nature simple et indivisible, et dont par conséquent on ne peut concevoir la destructibilité, et il a dit

POIRET (stupéfait).

Dieu ?

PHELLION.

Oui, monsieur. La tradition est là.

FLEURY (à Poiret).

N’interrompez donc pas, vous-même !

PHELLION (reprenant).

Et il a dit qu’il l’avait créée immortelle, c’est-à-dire qu’elle ne mourra jamais.

D. À quoi sert l’âme ?

R. À comprendre, vouloir et se souvenir ; ce qui constitue l’entendement, la volonté, la mémoire.

D. À quoi sert l’entendement ?

R. À connaître. C’est l’œil de l’âme.

FLEURY.

Et l’âme est l’œil de quoi ?

PHELLION (continuant).

D. Que doit connaître l’entendement ?

R. La vérité.

D. Pourquoi l’homme a-t-il une volonté ?

R. Pour aimer le bien et haïr le mal.

D. Qu’est-ce que le bien ?

R. Ce qui rend heureux.

VIMEUX.

Et vous écrivez cela pour des demoiselles ?

PHELLION.

Oui. (Continuant).

D. Combien y a-t-il de sortes de biens ?

FLEURY.

C’est prodigieusement leste !

PHELLION (indigné).

Oh ! monsieur ! (Se calmant.) Voici d’ailleurs la réponse. J’en suis là. (Il lit.)