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tifat, rue des Lombards. Eh ! bien, il a sa retraite. Poiret a sa retraite. Tous deux, ils ne sont pas remplacés. Voilà le positif, le reste n’est pas connu. La nomination de monsieur Rabourdin vient ce matin, on craint des intrigues.

BIXIOU.

Quelles intrigues ?

FLEURY.

Baudoyer, parbleu ! le parti-prêtre l’appuie, et voilà un nouvel article du journal libéral : il n’a que deux lignes, mais il est drôle. (Il lit.)

« Quelques personnes parlaient hier au foyer des Italiens de la rentrée de monsieur Châteaubriand au ministère, et se fondaient sur le choix que l’on a fait de monsieur Rabourdin, le protégé des amis du noble vicomte, pour remplir la place primitivement destinée à monsieur Baudoyer. Le parti-prêtre n’aura pu reculer que devant une transaction avec le grand écrivain. » Canaille !

DUTOCQ (entrant après avoir entendu).

Qui, canaille ? Rabourdin. Vous savez donc la nouvelle ?

FLEURY (roulant des yeux féroces).

Rabourdin ?… une canaille ! Êtes-vous fou, Dutocq, et voulez-vous une balle pour vous mettre du plomb dans la cervelle ?

DUTOCQ.

Je n’ai rien dit contre monsieur Rabourdin, seulement on vient de me confier sous le secret dans la cour qu’il avait dénoncé beaucoup d’employés, donné des notes, enfin que sa faveur avait pour cause un travail sur les ministères où chacun de nous est enfoncé…

PHELLION (d’une voix forte).

Monsieur Rabourdin est incapable…

BIXIOU.

C’est du propre ! dites donc, Dutocq ? (Ils se disent un mot à l’oreille et sortent dans le corridor.)

BIXIOU.

Qu’est-ce qu’il arrive donc ?

DUTOCQ.

Vous souvenez-vous de la caricature ?

BIXIOU.

Oui, eh ! bien ?