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a fait savoir, par un mot gracieux, qu’elle comptait monsieur Benjamin de La Billardière au nombre de ses Gentilshommes ordinaires de la chambre.

Les nombreux amis qui n’auraient pas reçu de billets de faire part, ou chez lesquels ces billets n’arriveraient pas à temps, sont prévenus que les obsèques se feront demain à quatre heures, à l’église de Saint-Roch. Le discours sera prononcé par monsieur l’abbé Fontanon. »


« Monsieur Isidore Baudoyer, représentant d’une des plus anciennes familles de la bourgeoisie parisienne, et chef de bureau dans la Division La Billardière, vient de rappeler les vieilles traditions de piété qui distinguaient ces grandes familles, si jalouses de la splendeur de la Religion et si amies de ses monuments. L’église de Saint-Paul manquait d’un ostensoir en rapport avec la magnificence de cette basilique, due à la Compagnie de Jésus. Ni la Fabrique ni le curé n’étaient assez riches pour en orner l’autel. Monsieur Baudoyer a fait don à cette paroisse de l’ostensoir que plusieurs personnes ont admiré chez monsieur Gohier, orfévre du roi. Grâce à cet homme pieux, qui n’a pas reculé devant l’énormité du prix, l’église de Saint-Paul possède aujourd’hui ce chef-d’œuvre d’orfévrerie, dont les dessins sont dus à monsieur de Sommervieux. Nous aimons à publier un fait qui prouve combien sont vaines les déclamations du libéralisme sur l’esprit de la bourgeoisie parisienne. De tout temps, la haute bourgeoisie fut royaliste, elle le prouvera toujours dans l’occasion. »


— Le prix était de cinq mille francs, dit l’abbé Gaudron ; mais en faveur de l’argent comptant, l’orfévre de la Cour a modéré ses prétentions.

Représentant d’une des plus anciennes familles de la bourgeoisie parisienne ! disait Saillard. C’est imprimé, et dans le Journal officiel encore !

— Cher monsieur Gaudron, aidez-donc mon père à composer une phrase qu’il pourrait glisser dans l’oreille de madame la com-