Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1874, tome 11.djvu/257

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

frappé sur les intestins que sur le cœur. N’en parlons pas. Qu’as-tu mis ?

DU BRUEL (lisant).

« Issu d’une vieille souche parlementaire

BIXIOU.

Très-bien cela ! c’est poétique, et souche est profondément vrai.

DU BRUEL (continuant).

« Où le dévouement pour le trône était héréditaire, aussi bien que l’attachement à la foi de nos pères, monsieur de La Billardière

BIXIOU.

Je mettrais monsieur le baron.

DU BRUEL.

Mais il ne l’était pas en 1793…

BIXIOU.

C’est égal, tu sais que, sous l’Empire, Fouché rapportant une anecdote sur la Convention, et dans laquelle Roberspierre lui parlait, la contait ainsi : « Roberspierre me dit : Duc d’Otrante, vous irez à l’Hôtel-de-Ville ! » Il y a donc un précédent.

DU BRUEL.

Laisse-moi noter ce mot-là ! Mais ne mettons pas le baron, car j’ai réservé pour la fin les faveurs qui ont plu sur lui.

BIXIOU.

Ah ! bien ! C’est le coup de théâtre, le tableau d’ensemble de l’article.

DU BRUEL.

Voyez-vous ?…

« En nommant monsieur de La Billardière baron, gentilhomme ordinaire

BIXIOU (à part).

Très-ordinaire.

DU BRUEL (continuant).

« De la chambre etc., le roi récompensa tout ensemble les services rendus par le prévôt qui sut concilier la rigueur de ses fonctions avec la mansuétude ordinaire aux Bourbons et le courage du Vendéen qui n’a pas plié le genou devant l’idole impériale. Il laisse un fils, héritier de son dévouement et de ses talents, ect. »