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BIXIOU.

Monsieur Dutocq les a chez les Rabourdin, pourquoi ne les aurais-je pas cette année ? Monsieur Baudoyer les a eus.

COLLEVILLE.

Par l’influence de monsieur Saillard. Aucun commis principal ne les a dans la Division Clergeot.

PAULMIER.

Par exemple ! Monsieur Cochin n’a peut-être pas trois mille ? Il a succédé à monsieur Vavasseur, qui a été dix ans sous l’Empire à quatre mille, il a été remis à trois mille à la première rentrée, et est mort à deux mille cinq cents. Mais par la protection de son frère, monsieur Cochin s’est fait augmenter, il a trois mille.

COLLEVILLE.

Monsieur Cochin signe E. L. L. E. Cochin, il se nomme Émile-Louis-Lucien-Emmanuel, ce qui anagrammé donne Cochenille. Eh ! bien, il est associé d’une maison de droguerie, rue des Lombards, la maison Matifat qui s’est enrichie par des spéculations sur cette denrée coloniale.

BIXIOU.

Pauvre homme, il a fait un an de Florine.

COLLEVILLE.

Cochin assiste quelquefois à nos soirées, il est de première force sur le violon. (À Bixiou qui ne s’est pas encore mis au travail.) Vous devriez venir chez nous entendre un concert, mardi prochain. On joue un quintetto de Reicha.

BIXIOU.

Merci, je préfère regarder la partition.

COLLEVILLE.

Est-ce pour un faire un mot que vous dites cela ?… car un artiste de votre force doit aimer la musique.

BIXIOU.

J’irai, mais à cause de madame.

BAUDOYER (revenant).

Monsieur Chazelle n’est pas encore venu, vous lui ferez mes compliments, messieurs.

BIXIOU (qui a mis un chapeau à la place de Chazelle en entendant le pas Baudoyer).

Pardon, monsieur, il est allé demander un renseignement pour vous chez les Rabourdin.