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LA DUCHESSE.

Préféré à tous !

VAUTRIN.

Mais ouvrez cette lettre, lisez-la, Madame ; et vous verrez que j’ai pleins pouvoir des seigneurs Amoagos et Christoval pour conclure ce mariage.

LA DUCHESSE.

Oh ! laissez-moi, Monsieur, rappeler Inès.

(Elle sort.)

Scène IV.

VAUTRIN, seul.

Le majordome est à moi, les véritables lettres, s’il en vient, me seront remises. Raoul est trop fier pour revenir ici ; d’ailleurs, il m’a promis d’attendre. Me voilà maître du terrain ; Raoul, une fois prince, ne manquera pas d’aïeux : le Mexique et moi nous sommes là.


Scène V.

VAUTRIN, LA DUCHESSE DE CHRISTOVAL, INÈS.
LA DUCHESSE, à sa fille.

Mon enfant, vous avez des remercîments à faire au général.

(Elle lit sa lettre pendant une partie de la scène.)
INÈS.

Des remercîments, Monsieur ? Et mon père me dit que dans le nombre de vos missions vous avez celle de me marier avec un seigneur Amoagos, sans tenir compte de mes inclinations.

VAUTRIN.

Rassurez-vous, il se nomme ici Raoul de Frescas.

INÈS.

Raoul de Frescas, lui ! Mais, alors, pourquoi son silence obstiné ?

VAUTRIN.

Faut-il que le vieux soldat vous explique le cœur du jeune homme ? Il voulait de l’amour, et non de l’obéissance ; il voulait…

INÈS.

Ah ! général, je le punirai de sa modestie et de sa défiance.