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une voiture, des passe-ports ?… Oh ! que mon père, excité par cette marâtre, ne puisse pas nous rejoindre ! il nous tuerait ; car je viens de lui dire dans cette lettre le fatal secret qui m’oblige à le quitter ainsi.

FERDINAND.

Sois tranquille. Depuis hier, Eugène a tout préparé pour mon départ. Voici la somme que ton père me devait. (Il montre un portefeuille.) Fais-moi ta quittance (il met de l’or sur un guéridon), car je n’ai plus que le compte de la caisse à présenter pour être libre… Nous serons à Rouen à trois heures ; et au Havre pour l’heure à laquelle part un navire américain qui retourne aux États-Unis. Eugène a dépêché quelqu’un de discret pour arrêter mon passage à bord. Les capitaines de ce pays-là trouvent tout naturel qu’un homme emmène sa femme, ainsi nous ne rencontrerons aucun obstacle.


Scène VII.

Les mêmes, GERTRUDE.
GERTRUDE.

Excepté moi !

PAULINE.

Oh ! perdus !

GERTRUDE.

Ah ! vous partiez sans me le dire, Ferdinand !… Oh !… j’ai tout entendu.

FERDINAND, à Pauline.

Mademoiselle, ayez la bonté de me donner votre quittance : elle est indispensable pour le compte que je vais rendre à monsieur votre père sur l’état de la caisse avant mon départ. (À Gertrude.) Madame, vous pouvez, peut-être, empêcher Mademoiselle de partir ! mais moi, moi qui ne veux plus rester ici, je partirai.

GERTRUDE.

Vous devez y rester, et vous y resterez, Monsieur.

FERDINAND.

Malgré moi ?