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LE DUC.

Ne croyez pas que je désire savoir des choses mauvaises ; votre habitude, à vous autres, est de servir les passions au lieu de les éclairer, vous aimez mieux inventer que de n’avoir rien à dire. Je serais enchanté d’apprendre que ce jeune homme a une famille… (Le marquis entre, voit son père occupé et fait une démonstration pour sortir ; le duc l’invite à rester.)


Scène V.

les mêmes, LE MARQUIS.
LE DUC, continuant.

Si M. de Frescas est gentilhomme, si la princesse d’Arjos le préfère décidément à mon fils, le marquis se retirera.

LE MARQUIS.

Mais j’aime Inès, mon père.

LE DUC, à Saint-Charles.

Adieu, mon cher.

SAINT-CHARLES, à part.

Il ne s’intéresse pas au mariage de son fils, il ne peut plus être jaloux de sa femme ; il y a quelque chose de bien grave : ou je suis perdu, ou ma fortune est refaite.

(Il sort.)

Scène VI.

LE DUC, LE MARQUIS.
LE DUC.

Épouser une femme qui ne nous aime pas est une faute, Albert, que, moi vivant, vous ne commettrez jamais.

LE MARQUIS.

Mais rien ne dit encore, mon père, qu’Inès repousse mes vœux ; et d’ailleurs, une fois qu’elle sera ma femme, m’en faire aimer est mon affaire, et, sans trop de vanité, je puis croire que je réussirai.

LE DUC.

Laissez-moi vous dire, mon fils, que ces opinions de mousquetaire sont ici tout à fait déplacées.