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DUPRÉ.

Eh bien, qu’y a-t-il donc ?… cela vous étonne !… il faut pourtant vous faire à cette idée-là… car c’est ce que je demande.

ROUSSEAU, ironiquement.

Ah !… M. Dupré !… ce n’est pas que je tienne à mademoiselle de Verby… la nièce d’un homme taré !… C’est cette folle de madame du Brocard qui voulait faire ce beau mariage… mais de là à la fille d’un portier…

DUPRÉ.

Il ne l’est plus, Monsieur !…

ROUSSEAU.

Comment !

DUPRÉ.

Il a perdu sa place à cause de votre fils, et il va retourner en province vivre des rentes… (Rousseau prête l’oreille.) que vous lui ferez.

ROUSSEAU.

Ah ! si vous plaisantez !…

DUPRÉ.

C’est très-sérieux !… Votre fils épousera leur fille… et vous leur ferez une pension.

ROUSSEAU.

Monsieur…


Scène VII.

Les mêmes, BINET, entrant, pâle, défait.
BINET.

M. Dupré… M. Dupré !… sauvez-moi !

TOUS TROIS.

Qu’arrive-t-il ? qu’y a-t-il donc ?

BINET.

Des militaires !… des militaires à cheval, qui arrivent pour m’arrêter.

DUPRÉ.

Tais-toi ! tais-toi ! (Mouvement général d’effroi ; Dupré regarde avec anxiété la chambre où est Paméla. À Binet.) T’arrêter ?…

BINET.

J’en ai vu un, entendez-vous ?… On monte ! cachez-moi !… Cachez-moi !… (Il veut se cacher dans le cabinet ; Verby en sort poussant un cri. Ah ! (Il va sous le rideau. Madame du Brocard s’en échappe en criant.) Ciel !…