Je serais un grand sot, monsieur le duc. Ce n’est pas l’opinion d’autrui, c’est ma position que je voudrais faire changer.
Et, selon vous, la chose serait très-facile ?
Pourquoi pas, Monseigneur ? Au lieu de surprendre des secrets de famille, qu’on me fasse espionner des cabinets ; au lieu de surveiller des gens flétris, qu’on me livre les plus rusés diplomates ; au lieu de servir de mesquines passions, laissez-moi servir le gouvernement : je serais heureux alors de cette part obscure dans une œuvre éclatante… Et quel serviteur dévoué vous auriez, monsieur le duc !
Je suis vraiment désespéré, mon cher, d’employer de si grands talents dans un cercle si étroit, mais je saurai vous y juger, et plus tard nous verrons.
Ah nous verrons ? — C’est tout vu.
Je veux marier mon fils.
À mademoiselle Inès de Christoval, princesse d’Arjos, beau mariage Le père a fait la faute de servir Joseph Buonaparté, il est banni par le roi Ferdinand, serait-il pour quelque chose dans la révolution du Mexique ?
Madame de Christoval et sa fille reçoivent un aventurier qui a nom…
Raoul de Frescas.
Je n’ai donc rien à vous apprendre ?
Si monsieur le duc le désire, je ne saurai rien.
Parlez, au contraire, afin que je sache quels sont les secrets que vous nous permettez d’avoir.
Convenons d’une chose, monsieur le duc : quand ma franchise