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MADAME DU BROCARD.

Que dites-vous là ? Et mademoiselle de Verby ?

MADAME ROUSSEAU.

Ma sœur, il faut le sauver.

DUPRÉ, à part.

Voilà une autre comédie qui commence ; et ce sera pour moi la dernière que je veuille voir… engageons-les. (Haut.) Peut-être ferez-vous bien de venir voir secrètement la jeune fille.

MADAME ROUSSEAU.

Oh ! oui, Monsieur, je veux aller la voir… la supplier… (Elle sonne.) Justine ! Antoine ! (Antoine paraît.) Vite ! faites atteler… hâtez-vous…

ANTOINE.

Oui, Madame.

MADAME ROUSSEAU.

Ma sœur, vous m’accompagnerez !… Ah ! Jules, mon pauvre fils !

MADAME DU BROCARD.

On le ramène.


Scène IX.

Les mêmes, JULES, ramené par les agents, puis DE VERBY.
JULES.

Ma mère… adi… Non ! à bientôt… bientôt…

(Rousseau et madame du Brocard embrassent Jules.)
DE VERBY, qui s’est approché de Dupré.

Je ferai, Monsieur, ce que vous m’avez demandé… Un de mes amis, M. Adolphe Durand, qui favorisait la fuite de notre cher Jules, témoignera que son ami n’était occupé que d’une passion pour une grisette dont il préparait l’enlèvement.

DUPRÉ.

C’est assez ; le succès dépend maintenant de nos démarches.

LE JUGE D’INSTRUCTION, à Jules.

Partons, Monsieur.

JULES.

Je vous suis… Courage, ma mère !

(Il fait un dernier adieu à Rousseau et à Dupré ; de Verby lui fait à part un signe de discrétion.)

MADAME ROUSSEAU, à Jules, qu’on emmène.

Jules ! Jules ! espère ; nous te sauverons.

(Les agents emmènent Jules, qui, arrivé au fond, adresse un dernier adieu à sa mère.

Fin du deuxième acte.