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Scène VIII.

ROUSSEAU, MADAME ROUSSEAU, MADAME DU BROCARD, soutenue par Justine, DUPRÉ.
MADAME ROUSSEAU.

Pauvre enfant ! quel courage !

DUPRÉ.

J’espère vous le conserver, Madame… mais cela ne se fera pas sans de grands sacrifices.

ROUSSEAU.

Monsieur, la moitié de notre fortune est à vous.

MADAME DU BROCARD.

Et la moitié de la mienne.

DUPRÉ.

Toujours des moitiés de fortune… Je vais essayer de faire mon devoir… après vous ferez le vôtre ; nous nous verrons à l’œuvre. Remettez-vous, Madame, j’ai de l’espoir.

MADAME ROUSSEAU.

Ah ! Monsieur, que dites-vous ?

DUPRÉ.

Tout à l’heure votre fils était perdu… maintenant, je le crois, il peut être sauvé.

MADAME ROUSSEAU.

Que faut-il faire ?

MADAME DU BROCARD.

Que demandez-vous ?

ROUSSEAU.

Comptez sur nous, nous vous obéirons.

DUPRÉ.

Je le verrai bien. Voici mon plan, et il triomphera devant les jurés… Votre fils avait une intrigue de jeune homme avec une grisette, une certaine Paméla Giraud, une fleuriste, fille d’un portier.

MADAME DU BROCARD.

Des gens de rien !

DUPRÉ.

Aux genoux desquels vous allez être, car votre fils ne quittait pas cette jeune fille, et c’est là votre seul moyen de salut. Le soir