Je n’ai pas peur, Dieu merci !… mes réponses au juge d’instruction ont été solides ; je n’ai pas compromis M. Jules, comme les traîtres qui l’ont dénoncé.
Mademoiselle du Brocard, qui doit avoir de fameuses économies, pourrait le faire sauver, avec tout son argent.
Ah ! ouin !… depuis l’évasion de Lavalette, c’est impossible ! ils sont devenus extrêmement difficiles aux portes des prisons, et ils n’étaient pas déjà si commodes… M. Jules la gobera, voyez-vous ; ça sera un martyr. J’irai le voir.
Il l’ira voir ! quand on a connu quelqu’un, je ne sais pas comment on a le cœur de… Moi, j’irai à la cour d’assises ; ce pauvre enfant, je lui dois bien cela.
Scène II.
Ah ! l’avocat. (Haut.) Justine, allez prévenir madame. (À part.) L’avocat ne me paraît pas facile. (Haut.) Monsieur, y a-t-il quelque espoir de sauver ce pauvre M. Jules ?
Vous aimez donc beaucoup votre jeune maître ?
C’est si naturel !
Que feriez-vous pour le sauver ?
Tout, Monsieur !
Rien !
Rien !… Je témoignerai tout ce que vous voudrez.
Si l’on vous prenait en contradiction avec ce que vous avez déjà dit, et qu’il en résultât un faux témoignage, savez-vous ce que vous risqueriez ?