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ACTE DEUXIÈME

Le théâtre représente un salon. Antoine est occupé à parcourir les journaux.



Scène première.

ANTOINE, JUSTINE.
JUSTINE.

Eh bien ! Antoine, avez-vous lu les journaux ?

ANTOINE.

N’est-ce pas une pitié, que nous autres domestiques nous ne puissions savoir ce qui se passe relativement à M. Jules que par les journaux ?

JUSTINE.

Mais, monsieur, madame et mademoiselle du Brocard, leur sœur, ne savent rien… M. Jules a été pendant trois mois… comment ils appellent cela… être au secret ?

ANTOINE.

Il paraît que le coup était fameux, il s’agissait de remettre l’autre…

JUSTINE.

Dire qu’un jeune homme qui n’avait qu’à s’amuser, qui devait un jour avoir les vingt mille livres de rente de sa tante, et la fortune de ses père et mère, qui va bien au double, se soit fourré dans une conspiration !

ANTOINE.

Je l’en estime, car c’était pour ramener l’empereur !… Faites-moi couper le cou si vous voulez… Nous sommes seuls… vous n’êtes pas de la police : Vive l’empereur !

JUSTINE.

Taisez-vous donc, vieille bête !… si l’on vous entendait, on nous arrêterait.