Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/221

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Scène XIV.

Les mêmes, Des gardes paraissent à toutes les portes. Un alcade se présente. SARPI.
SARPI.

Faites votre devoir !

L’ALCADE, à Fontanarès.

Au nom du roi, je vous arrête.

FONTANARÈS.

Voici l’heure de la mort venue !… Heureusement j’emporte mon secret à Dieu, et j’ai pour linceul mon amour.


Scène XV.

Les mêmes, MARIE, LOTHUNDIAZ.
MARIE.

On ne m’a donc pas trompée, vous êtes la proie de vos ennemis ! À moi donc, cher Alfonse, de mourir pour toi, et de quelle mort ? Ami, le ciel est jaloux des amours parfaites, il nous dit par ces cruels événements, que nous appelons des hasards, qu’il n’est de bonheur que près de Dieu. Toi…

SARPI.

Señora !

LOTHUNDIAZ.

Ma fille !

MARIE.

Vous m’avez laissée libre en cet instant, le dernier de ma vie ! je tiendrai ma promesse, tenez les vôtres. Toi, sublime inventeur, tu auras les obligations de ta grandeur, les combats de ton ambition, maintenant légitime : cette lutte occupera ta vie ; tandis que la comtesse Sarpi mourra lentement et obscurément entre les quatre murs de sa maison… Mon père, et vous, comte, il est bien entendu que, pour prix de mon obéissance, la vice-royauté de Catalogne accorde au seigneur Fontanarès un nouveau délai d’un an pour son expérience.

FONTANARÈS.

Marie, vivre sans toi ?