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Scène V.

QUINOLA, FONTANARÈS, FAUSTINE, AVALOROS.
FAUSTINE, à Fontanarès.

Eh bien ! moi aussi je suis sans rancune, je donne une fête, venez-y ; nous nous entendrons tous pour vous ménager un triomphe.

FONTANARÈS.

Madame, votre première faveur cachait un piége.

FAUSTINE.

Comme tous les sublimes rêveurs qui dotent l’humanité de leurs découvertes, vous ne connaissez ni le monde, ni les femmes.

FONTANARÈS., à part.

Il me reste à peine huit jours. (À Quinola.) Je vais me servir d’elle…

QUINOLA.

Comme vous vous servez de moi !

FONTANARÈS.

J’irai, Madame.

FAUSTINE.

Je dois en remercier Quinola. (Elle tend une bourse à Quinola.) Tiens. (À Fontanarès.) À bientôt.


Scène VI.

FONTANARÈS, QUINOLA.
FONTANARÈS.

Cette femme est perfide comme le soleil en hiver. Oh ! j’en veux au malheur, surtout pour éveiller la défiance. Y a-t-il donc des vertus dont il faut se déshabituer ?

QUINOLA.

Comment, Monsieur, se défier d’une femme qui rehausse en or ses moindres paroles. Elle vous aime, voilà tout. Votre cœur est donc bien petit qu’il ne puisse loger deux amours ?

FONTANARÈS.

Bah ! Marie, c’est l’espérance, elle a réchauffé mon âme. Oui, je réussirai.