vait promis la protection de ses gens à Barcelonne, et je n’y ai trouvé que la haine ! Ô grands de la terre, riches, vous tous qui tenez en vos mains un pouvoir quelconque, pourquoi donc en faites-vous un obstacle à la pensée nouvelle ? Est-ce donc une loi divine qui vous ordonne de bafouer, de honnir ce que vous devez plus tard adorer ? Plat, humble et flatteur, j’eusse réussi ! Vous avez persécuté dans ma personne ce qu’il a de plus noble en l’homme ! la conscience qu’il a de sa force, la majesté du travail, l’inspiration céleste qui lui met la main à l’œuvre, et… l’amour, cette foi humaine, qui rallume le courage quand il va s’éteindre sous la bise de la raillerie. Ah ! si vous faites mal le bien, en revanche, vous faites toujours très-bien le mal ! Je m’arrête… vous ne valez pas ma colère.
Oh ! j’allais lui dire que je l’adore.
Sarpi, faites avancer des alguasils, et emparez-vous du complice de Quinola.
Scène III.
Monseigneur, je viens d’apprendre comment, en voulant préserver Fontanarès de la rage de ses ennemis, je l’ai perdu : mais on m’a permis de rendre hommage à la vérité : j’ai remis moi-même à Quinola mes pierreries et mes épargnes. (Mouvement chez Lothundiaz.) Elles m’appartenaient, mon père, et Dieu veuille que vous n’ayez pas un jour à déplorer votre aveuglement.
Ouf, je respire à l’aise !
Merci, brillant et pur amour par qui je me rattache au ciel pour y puiser l’espérance et la foi ; vous venez de sauver mon honneur.
N’est-il pas le mien ? la gloire viendra.