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DON RAMON.

X, ah ! je comprends.

FONTANARÈS.

Quel âne !

QUINOLA.

Le reste est une bagatelle. Un tube reçoit l’eau qui se fait nuage par un procédé quelconque. Ce nuage veut absolument monter, et la force est immense.

DON RAMON.

Immense, et comment ?

QUINOLA.

Immense… en ce qu’elle est naturelle, car l’homme… saisissez bien ceci, ne crée pas de forces…

DON RAMON.

Eh bien ! alors comment ?…

QUINOLA.

Il les emprunte à la nature ; l’invention, c’est d’emprunter… Alors… au moyen de quelques pistons, car en mécanique… vous savez…

DON RAMON.

Oui, Monsieur, je sais la mécanique.

QUINOLA.

Eh bien! la manière de communiquer une force est une niaiserie, un rien, une ficelle comme dans le tourne-broche…

DON RAMON.

Ah ! il y a un tourne-broche ?

QUINOLA.

Il y en a deux, et la force est telle qu’elle soulèverait des montagnes qui sauteraient comme des béliers… C’est prédit par le roi David.

DON RAMON.

Monsieur, vous avez raison, le nuage, c’est de l’eau…

QUINOLA.

L’eau, Monsieur ?… Eh ! c’est le monde. Sans eau, vous ne pourriez… c’est clair. Eh bien ! voilà sur quoi repose l’invention de mon petit-fils : l’eau domptera l’eau. O plus O, voilà la formule.

DON RAMON.

Il emploie des termes incompréhensibles.

QUINOLA.

Vous comprenez ?

DON RAMON.

Parfaitement.