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DON RAMON.

Lui-même.

QUINOLA.

Je suis Fontanarèsi, le directeur de l’arsenal de la république de Venise, et grand-père de notre inventeur. Mon enfant, vous pouvez vous fier à Monsieur ; dans sa position, il ne saurait vous tendre un piége : nous allons tout lui dire.

DON RAMON.

Ah ! je vais donc tout savoir.

FONTANARÈS.

Comment ?

QUINOLA.

Laissez-moi lui donner une leçon de mathématiques, ça ne peut pas lui faire de bien, mais ça ne vous fera pas de mal. (À don Ramon.) Tenez, approchez ! (Il montre les pièces de la machine.) Tout cela ne signifie rien pour les savants, la grande chose…

DON RAMON.

La grande chose ?

QUINOLA.

C’est le problème en lui-même. Vous savez la raison qui fait monter les nuages ?

DON RAMON.

Je les crois plus légers que l’air.

QUINOLA.

Du tout ! ils sont aussi pesants, puisque l’eau finit par se laisser tomber comme une sotte. Je n’aime pas l’eau, et vous ?

DON RAMON.

Je la respecte.

QUINOLA.

Nous sommes faits pour nous entendre. Les nuages montent autant parce qu’ils sont en vapeur, qu’attirés par la force du froid qui est en haut.

DON RAMON.

Ça pourrait être vrai. Je ferai un traité là-dessus.

QUINOLA.

Mon neveu formule cela par R plus O. Et comme il y a beaucoup d’eau dans l’air, nous disons simplement O plus O, un nouveau binôme.

DON RAMON.

Ce serait un nouveau binôme ?

QUINOLA.

Ou, si vous voulez, un X.