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Scène X.

Les mêmes, QUINOLA, en vieillard centenaire, une figure fantastique, dans le genre de Callot, MONIPODIO, en habit de fantaisie, L’HÔTE DU SOLEIL-D’OR.
L’HÔTE DU SOLEIL-D’OR, montrant Fontanarès.

Seigneur, le voici.

QUINOLA.

Et vous avez logé le petit-fils du capitaine Fontanarès dans une écurie ! la république de Venise le mettra dans un palais ! Mon cher enfant, embrassez-moi ? (Il marche vers Fontanarès.) La sérénissime république a su vos promesses au roi d’Espagne, et j’ai quitté l’arsenal de Venise, à la tête duquel je suis, pour… (À part.) Je suis Quinola.

FONTANARÈS.

Jamais paternité n’est ressuscitée plus à propos…

QUINOLA.

Quelle misère !… voilà donc l’antichambre de la gloire.

FONTANARÈS.

La misère est le creuset où Dieu se plaît à éprouver nos forces.

QUINOLA.

Qui sont ces gens ?

FONTANARÈS.

Des créanciers, des ouvriers qui m’assiègent.

QUINOLA, à l’hôte.

Vieux coquin d’hôte, mon petit-fils est-il chez lui ?

L’HÔTE.

Certainement, Excellence.

QUINOLA.

Je connais un peu les lois de Catalogne, allez chercher le corrégidor pour me fourrer ces drôles en prison. Envoyez des huissiers à mon petit fils, c’est votre droit ; mais restez chez vous, canaille ! (Il fouille dans sa poche.) Tenez ! allez boire à ma santé. (Il leur jette de la monnaie.) Vous viendrez vous faire payer chez moi.

LES OUVRIERS.

Vive Son Excellence ! (Ils sortent.)

QUINOLA, à Fontanarès.

Notre dernier doublon ! c’est la réclame.