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Scène III.

QUINOLA, FONTANARÈS.
QUINOLA, frottant un oignon sur son pain.

On dit que c’est avec ça que se nourrissaient les ouvriers des pyramides d’Égypte, mais ils devaient avoir l’assaisonnement qui nous soutient : la foi… (Il boit de l’eau.) Vous n’avez donc pas faim, Monsieur ? Prenez garde que la machine ne se détraque.

FONTANARÈS.

Je cherche une dernière solution.

QUINOLA, sa manche craque quand il remet la cruche.

Et moi j’en trouve une… de continuité à ma manche. Vraiment, à ce métier, mes hardes deviennent par trop algébriques.

FONTANARÈS.

Brave garçon toujours gai, même au fond du malheur.

QUINOLA.

Sangodémi ! Monsieur, la fortune aime les gens gais presque autant que les gens gais aiment la fortune.


Scène IV.

Les mêmes, MATHIEU MAGIS.
QUINOLA.

Oh ! voilà notre Lombard ; il regarde toutes les pièces comme si elles étaient déjà sa propriété légitime.

MATHIEU MAGIS.

Je suis votre très-humble serviteur, mon cher seigneur Fontanarès.

QUINOLA.

Toujours comme le marbre, poli, sec et froid.

FONTANARÈS.

Je vous salue, monsieur Magis. (Il se coupe du pain.)

MATHIEU MAGIS.

Vous êtes un homme sublime, et, pour mon compte, je vous veux toute sorte de bien.

FONTANARÈS.

Et c’est pour cela que vous venez me faire toute sorte de mal ?