Paquita, ne répétez pas cet ordre.
L’autre jour, m’a-t-on dit, la reine Catherine de Médicis fit demander à madame Diane de Poitiers les bijoux qu’elle tenait de Henri II : Diane les lui a renvoyés fondus en un lingot. Paquita, va chercher le bijoutier.
N’en faites rien et sortez.
Scène X.
Je ne suis point encore la marquise de Frégose, comment osez-vous donner des ordres chez moi ?
C’est à moi d’en recevoir, je le sais. Ma fortune vaut-elle une de vos paroles ? pardonnez à un mouvement de désespoir.
On doit être gentilhomme jusque dans son désespoir ; et le vôtre fait de Faustine une courtisane. Ah ! vous voulez être adoré ?… Mais la dernière Vénitienne vous dirait que cela coûte très-cher.
J’ai mérité cette terrible colère.
Vous dites aimer ? Aimer ! c’est se dévouer sans attendre la moindre récompense ; aimer ! c’est vivre sous un autre soleil auquel on tremble d’atteindre. N’habillez pas votre égoïsme des splendeurs du véritable amour. Une femme mariée, Laure de Noves a dit à Pétrarque : Tu seras à moi sans espoir, reste dans la vie sans amour. Mais l’Italie a couronné l’amant sublime en couronnant le poëte, et les siècles à venir admireront toujours Laure et Pétrarque !
Je n’aimais déjà pas beaucoup les poëtes, mais celui-là, je l’exècre ! Toutes les femmes jusqu’à la fin du monde le jetteront à la tête des amants qu’elles voudront garder sans les prendre.
On vous dit général, vous n’êtes qu’un soldat.