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QUINOLA.

J’aime mon maître.

FAUSTINE.

Crois-tu qu’il m’ait remarquée ?

QUINOLA.

Pas encore.

FAUSTINE.

Parle-lui de moi.

QUINOLA.

Mais alors il parle de me rompre un bâton sur le dos. Voyez-vous, Madame, cette fille…

FAUSTINE.

Cette fille doit être à jamais perdue pour lui.

QUINOLA.

Mais s’il en mourait, Madame ?

FAUSTINE.

Il l’aime donc bien !

QUINOLA.

Ah ! ce n’est pas ma faute ! De Valladolid ici, je lui ai mille fois soutenu cette thèse, qu’un homme comme lui devait adorer les femmes, mais en aimer une seule ! jamais…

FAUSTINE.

Tu es un bien mauvais drôle ! Va dire à Lothundiaz de venir me parler et de m’amener lui-même ici sa fille : (À part.) Elle ira au couvent.

QUINOLA.

Voila l’ennemi, elle nous aime trop pour ne pas nous faire beaucoup de mal.

(Quinola sort en rencontrant don Frégose.)

Scène VIII.

FAUSTINE, FRÉGOSE.
FRÉGOSE.

En attendant le maître, vous tâchiez de corrompre le valet.

FAUSTINE.

Une femme doit-elle perdre l’habitude de séduire ?

FRÉGOSE.

Madame, vous avez des façons peu généreuses : j’ai cru qu’une