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Scène III.

Les mêmes, QUINOLA.
QUINOLA.

Me voici comme… entre deux larrons ; mais ceux-ci sont saupoudrés de vertus et caparaçonnés de belles manières. On nous pend, nous autres !

SARPI.

Coquin ! tu devrais, en attendant que ton maître les fasse aller par d’autres procédés, conduire toi-même les galères.

QUINOLA.

Le roi, juste appréciateur des mérites, a compris qu’il y perdrait trop.

SARPI.

Tu seras surveillé.

QUINOLA.

Je le crois bien, je me surveille moi-même.

AVALOROS.

Vous l’intimidez, c’est un honnête garçon. Voyons ? tu t’es fait une idée de la fortune.

QUINOLA.

Jamais, je l’ai vue à de trop grandes distances.

AVALOROS.

Et quelque chose comme deux mille écus d’or…

QUINOLA.

Quoi ? plaît-il ? J’ai des éblouissements. Cela existe donc, deux mille écus d’or ? Être propriétaire, avoir sa maison, sa servante, son cheval, sa femme, ses revenus, être protégé parla Sainte-Hermandad, au lieu de l’avoir à ses trousses ; que faut-il faire ?

AVALOROS.

M’aider à réaliser un contrat à l’avantage réciproque de ton maître et de moi.

QUINOLA.

J’entends ! le boucler. Tout beau, ma conscience ! Taisez-vous, ma belle, on vous oubliera pour quelques jours, et nous ferons bon ménage pour le reste de ma vie.

AVALOROS, à Sarpi.

Nous le tenons.