Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/162

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

après la protection de Dieu et celle du roi, rien ne vaut celle d’un millionnaire.

SARPI, au banquier.

Ne vous engagez à rien… à nous deux, nous saurons bien nous en rendre maîtres.

AVALOROS, à Fontanarès.

Eh bien ! mon cher, vous viendrez me voir.

(Monipodio lui prend sa bourse.)

Scène XVII.

MONIPODIO, FONTANARÈS, QUINOLA.
QUINOLA.

Vous vous faites dès l’abord de belles affaires ?

MONIPODIO.

Don Frégose est jaloux de vous.

QUINOLA.

Sarpi va vous faire échouer !

MONIPODIO.

Vous vous posez en géant devant des nains qui ont le pouvoir ! Attendez donc le succès pour être fier ! On se fait tout petit, on s’insinue, on se glisse.

QUINOLA.

La gloire ?… mais, Monsieur, il faut la voler.

FONTANARÈS.

Vous voulez que je m’abaisse ?

MONIPODIO.

Tiens ! pour parvenir.

FONTANARÈS.

Bon pour un Sarpi ! Je dois tout emporter de haute lutte. Mais que voyez-vous entre le succès et moi ? Ne vais-je pas dans le port choisir une magnifique galère ?

QUINOLA.

Ah ! je suis superstitieux en cet endroit. Monsieur, ne prenez pas de galère !

FONTANARÈS.

Je ne vois aucun obstacle.

QUINOLA.

Vous n’en avez jamais vu ! Vous avez bien autre chose à découvrir. Eh ! Monsieur, nous sommes sans argent, sans une auberge