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vous mettez Monipodio sous mes fenêtres. Cette excessive prudence n’est pas d’un jeune homme et doit irriter une honnête femme. Il y a deux sortes de jalousies : celle qui fait qu’on se défie de sa maîtresse, et celle qui fait qu’on se défie de soi-même ; tenez-vous-en à la seconde.

DON FRÉGOSE.

Ne couronnez pas, Madame, une si belle fête par une querelle que je ne mérite point.

FAUSTINE.

Monipodio, par qui vous voyez tout dans Barcelone, était-il sous mes fenêtres, oui ou non ? répondez sur votre honneur de gentilhomme.

DON FRÉGOSE.

Il peut se trouver aux environs, afin d’empêcher qu’on ne fasse un méchant parti dans les rues à nos joueurs.

FAUSTINE.

Stratagème de vieux général ! Je saurai la vérité. Si vous m’avez trompée, je ne vous revois de ma vie ! (Elle le laisse.)


Scène V.

DON FRÉGOSE, seul.

Ah ! pourquoi ne puis-je me passer d’entendre et de voir cette femme. Tout d’elle me plait, même sa colère, et j’aime à me faire gronder pour l’écouter.


Scène VI.

PAQUITA, MONIPODIO, en frère quêteur, DONA LOPEZ.
PAQUITA.

Madame me dit de savoir pour le compte de qui Monipodio se trouve là, mais… je ne vois plus personne.

PMONIPODIO.

L’aumône, ma chère enfant, est un revenu qu’on se fait dans le ciel.

PAQUITA.

Je n’ai rien.