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Scène II.

QUINOLA, seul, sur le devant de la scène, en regardant le capitaine.

Marche donc ! Ô mon cher maître, si la torture ne t’a pas brisé les os, tu vas donc sortir des cachots de la s… la très-sainte inquisition, délivré par votre pauvre caniche de Quinola ! Pauvre !… qui est-ce qui a parlé de pauvre ? Une fois mon maître libre, nous finirons bien par monnoyer nos espérances. Quand on a su vivre à Valladolid, depuis six mois sans argent, et sans être pincé par les alguazils, on a de petits talents qui, s’ils s’appliquaient à… autre chose, mèneraient un homme où… ?… ailleurs enfin ! Si nous savions où nous allons, personne n’oserait marcher… Je vais donc parler au roi, moi, Quinola. Dieu des gueux ! donne-moi l’éloquence… de… d’une jolie femme, de la marquise de Mondéjar…


Scène III.

QUINOLA, LE CAPITAINE.
LE CAPITAINE, à Quinola.

Voici cinquante doublons que t’envoie la marquise pour te mettre en état de paraître ici convenablement.

QUINOLA. Il verse l'or d'une main dans l'autre.

Ah ! ce rayon de soleil s’est bien fait attendre ! Je reviens, Monseigneur, pimpant comme le valet de cœur, dont j’ai pris le nom ; Quinola pour vous servir, Quinola, bientôt seigneur d’immenses domaines où je rendrai la justice, dès que… (à part) je ne la craindrai plus pour moi.


Scène IV.

LES COURTISANS, LE CAPITAINE.
LE CAPITAINE, seul sur le devant de la scène.

Quel secret ce misérable a-t-il donc surpris ? ma cousine a failli perdre connaissance. Il s’agit de tous ses amis, a-t-elle dit. Le roi doit être pour quelque chose dans tout ceci. (À un seigneur.) Duc de Lerme, y a-t-il quelque chose de nouveau dans Valladolid ?