sortant de la poche de côté, l’aura frappée de son blanc, comme un rayon de soleil entrant par une fente de la fenêtre dans une chambre bien close ; — ou elle aura fait craquer ce petit billet en serrant Adolphe dans ses bras et lui tâtant cette poche d’habit ; — ou elle aura été comme instruite par le parfum étranger qu’elle sentait depuis quelque temps sur Adolphe, et elle aura lu ces quelques lignes :
« Haingra, séjé ce que tu veu dire avaic Hipolite, vien e tu vairas si jen thême. »
Ou ceci :
« Hier, mon ami, vous vous êtes fait attendre, que sera-ce demain ? »
Ou ceci :
« Les femmes qui vous aiment, mon cher monsieur, sont bien malheureuses de vous tant haïr quand vous n’êtes pas près d’elles ; prenez garde, la haine qui dure pendant votre absence pourrait empiéter sur les moments où l’on vous voit. »
Ou ceci :
« Faquin de Chodoreille, que faisais-tu donc hier sur le boulevard avec une femme pendue à ton bras ? Si c’est ta femme, reçois mes compliments de condoléance sur tous ses charmes qui sont absents, elle les a sans doute mis au Mont-de-Piété ; mais la reconnaissance en est perdue. »
Quatre billets émanés de la grisette, de la dame, de la bourgeoise prétentieuse ou de l’actrice parmi lesquelles Adolphe a choisi sa belle (selon le vocabulaire Fischtaminel).
Ou bien Caroline, amenée voilée, par Ferdinand, au Ranelagh, a vu de ses yeux Adolphe se livrant avec fureur à la polka, tenant dans ses bras une des dames d’honneur de la reine Pomaré ; — ou bien Adolphe se sera pour la septième fois trompé de nom et aura, le matin en s’éveillant, appelé sa femme Juliette, Charlotte ou Lisa ; — ou bien un marchand de comestibles, un restaurateur, envoie en l’absence de monsieur des notes accusatrices qui tombent entre les mains de Caroline.