Adolphe. Adolphe entreprend alors de raconter sa journée. Caroline affecte une espèce de distraction assez bien jouée pour faire croire qu’elle n’écoute pas.
— Mais tu me disais tout à l’heure, s’écrie-t-elle au moment où notre Adolphe s’entortille, que tu as pris pour sept francs de cabriolets, et tu parles maintenant d’un fiacre ? Il était sans doute à l’heure ? Tu as donc fait tes affaires en fiacre ? dit-elle d’un petit ton goguenard.
— Pourquoi les fiacres me seraient-ils interdits ? demande Adolphe en reprenant son récit.
— Tu n’es pas allé chez madame de Fischtaminel ? dit-elle au milieu d’une explication excessivement embrouillée où elle vous coupe insolemment la parole.
— Pourquoi y serais-je allé ?…
— Ça m’aurait fait plaisir ; j’aurais voulu savoir si son salon est fini…
— Il l’est !
— Ah ! tu y es donc allé ?…
— Non, son tapissier me l’a dit.
— Tu connais son tapissier ?…
— Oui.
— Qui est-ce ?
— Braschon.
— Tu l’as donc rencontré, le tapissier ?…
— Oui.
— Mais tu m’as dit n’être allé qu’en voiture ?…
— Mais, mon enfant, pour prendre des voitures, on va les cherc…
— Bah ! tu l’auras trouvé dans le fiacre…
— Qui ?
— Mais, le salon — ou — Braschon ! Va, l’un comme l’autre est aussi probable.
— Mais tu ne veux donc pas m’écouter ? s’écrie Adolphe en pensant qu’avec une longue narration il endormira les soupçons de Caroline.
— Je t’ai trop écouté. Tiens : tu mens depuis une heure, comme un commis-voyageur.
— Je ne dirai plus rien.
— J’en sais assez, je sais tout ce que je voulais savoir. Oui, tu