Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 18.djvu/496

Cette page n’a pas encore été corrigée

santé, mais voyez-vous, mon gars me mange tout, et je sommes forcée de cacher ce peu de blé pour avoir du pain l’hiver… j’en ramassons encore quelque peu… ça aide !

Le glanage donna peu de chose aux glaneurs. En se sentant appuyés, les fermiers et les métayers firent bien scier leurs récoltes, veillèrent à la mise en gerbe et à l’enlèvement. Habitués à trouver dans leurs glanes une certaine quantité de blé et ne l’ayant point, les faux comme les vrais indigents, qui avaient oublié le pardon de Couches, éprouvèrent un mécontentement sourd qui fut envenimé par les Tonsard, par Courtecuisse, par Bonnébault, (V)audoyer, Godain et leurs adhérents, dans les scènes de cabaret. Ce fut pis encore après la vendange, car le hallebotage ne commença qu’après les vignes vendangées et visitées par Sibilet avec une rigueur remarquable. Cette exécution exaspéra les esprits au dernier point ; mais il existe un si grand espace entre la classe qui se courrouçait et celle qui était menacée, que les paroles y meurent, on ne s’aperçoit de ce qui s’y passe que par les faits, elle travaille à la manière des taupes. Au château des Aigues, le comte endormi