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— Si vous voulez, je vas aller à Soulanges, dit Bonnébault, je consulterai monsieur Gourdon, le greffier, et vous saurez ce soir s’il y a gras.

— Tu ne demandes que des prétextes pour virer autour de cette grosse dinde de fille à Socquard, lui répondit Marie Tonsard en lui donnant une tape sur l’épaule à lui faire sonner les poumons.

En ce moment, la voix du père Fourchon qui chantait un vieux noël bourguignon, se fit entendre, accompagné par Mouche en fausset.

— Ah ! ils se sont pansés ! cria la vieille Tonsard à sa belle-fille, ton père est rouge comme un gril, et le petit brésille comme un sarment.

— Salut ! cria le vieillard, vous êtes beaucoup de gredins ici !… Salut ! dit-il à sa petite-fille, qu’il surprit embrassant Bonnébault, salut Marie, pleine de vices, que Satan soit avec toi, sois joyeuse entre toutes les femmes, etc. Salut la compagnie ! Vous êtes pincés ! Vous pouvez dire adieu à vos gerbes ! Il y a des nouvelles ! Je vous l’ai dit que le bourgeois vous materait, eh ! bien, il va vous fouetter avec la loi !… Ah ! v’là ce que c’est que de lutter contre les bourgeois ? les bourgeois ont fait tant de lois, qu’ils en ont pour toutes les finesses…

Un hoquet terrible donna soudain un autre cours aux idées de l’honorable orateur.

— Si Vermichel était là, je lui soufflerais dans la gueule, il aurait une idée de ce que c’est que le vin d’Alicante ! Qué vin ! si j’étais pas Bourguignon, je voudrais être Espagnol ! un vin de Dieu ! je crois bien que le pape dit sa messe avec ! Cré vin ! .. Je suis