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tence, ils descendent de leur sphère, et, malgré leur pouvoir, se mettent au niveau de ceux que la vanité précipite vers l’écueil opposé. Qui ne frémirait pas de cette épouvantable fraternité ?

Que de fois n’avez-vous pas rencontré, à la ville ou à la campagne, des bourgeois semi-aristocrates qui, parés outre mesure, sont obligés, faute d’un équipage, de calculer leurs visites, leurs plaisirs et leurs devoirs d’après Matthieu Laensberg ? Esclave de son chapeau, madame redoute la pluie, et monsieur craint le soleil ou la poussière. Impressibles comme des baromètres, ils devinent le temps, quittent tout et disparaissent à l’aspect d’un nuage. Mouillés et crottés, ils s’accusent réciproquement, au logis, de leurs misères ; gênés partout, ils ne jouissent de rien.

Cette doctrine a été résumée par un aphorisme applicable à toutes les existences, depuis celle de la femme forcée de retrousser sa robe pour s’asseoir en voiture, jusqu’au petit prince d’Allemagne qui veut avoir des bouffes :

XXV

De l’accord entre la vie extérieure et la fortune résulte l’aisance.


L’observation religieuse de ce principe permet