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INTRODUCTION

« Est-ce une injustice ? Non. Semblables aux machines à vapeur, les hommes enrégimentés par le travail se produisent tous sous la même forme et n’ont rien d’individuel. »

« Depuis que des sociétés existent, un gouvernement a donc toujours été un contrat d’assurances conclu entre les riches contre les pauvres. »


Ces lignes passionnées me donnent l’occasion de souligner les beautés souvent méconnues du style de Balzac.


« Une nation se compose nécessairement de gens qui produisent et de gens qui consomment. Comment celui qui sème, plante, arrose et récolte est-il précisément celui qui mange le moins ? »

« Après avoir achevé cette triste autopsie du corps social un philosophe éprouve tant de dégoût pour les préjugés qui amènent les hommes à passer les uns près des autres en s’évitant comme des couleuvres, qu’il a besoin de se dire : « Je ne construis pas à plaisir une nation, je l’accepte toute faite. »

« Au risque d’être accusé d’aristocratie, nous dirons franchement qu’un homme placé au dernier rang de la société ne doit pas plus demander compte à Dieu de sa destinée qu’une huître de la sienne. »


Nous avons là quelques pages qu’on n’attend point du théoricien de la Monarchie, du défenseur des Privilèges, des Majorats et du droit d’aînesse. Qu’importe que Balzac déclare :