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Théorie

pourquoi : le militaire est constamment forcé de porter la somme totale de sa force dans le thorax ; il le présente sans cesse et se tient toujours droit. Or, pour emprunter à Amyot l’une de ses plus belles expressions, tout homme qui se dresse en pied pèse vigoureusement sur la terre, afin de s’en faire un point d’appui, et il y a nécessairement dans le haut du corps un contrecoup de la force qu’il puise ainsi dans le sein de la mère commune. Alors l’appareil locomotif se scinde nécessairement chez lui. Le foyer du courage est dans sa poitrine. Les jambes ne sont plus qu’un appendice de son organisation.

Les marins et les militaires appliquent donc les lois du mouvement dans le but de toujours obtenir un même résultat, une émission de force par le plexus solaire et par les mains, deux organes que je nommerais volontiers les seconds cerveaux de l’homme, tant ils sont intellectuellement sensibles et fluidement agissants. Or la direction constante de leur volonté dans ces deux agents doit déterminer une spéciale atrophie de mouvement, d’où procède la physionomie de leur corps.

Les militaires de terre et de mer sont les vivantes preuves des problèmes physiologiques qui ont inspiré cette théorie. La projection fluide de la volonté, son appareil intérieur, la pariété