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DE LA DÉMARCHE

VI

La grâce veut des formes rondes.


Voyez la joie d’une femme qui peut dire de sa rivale : « Elle est bien anguleuse ! »

Mais, en observant les différentes démarches, il s’éleva dans mon âme un doute cruel, et qui me prouva qu’en toute espèce de science, même dans la plus frivole, l’homme est arrêté par d’inextricables difficultés ; il lui est aussi impossible de connaître la cause et la fin de ses mouvements que de savoir celles des pois chiches.

Ainsi, tout d’abord, je me demandai d’où devait procéder le mouvement. Eh bien, il est aussi difficile de déterminer où il commence et où il finit en nous, que de dire où commence et où finit le grand sympathique, cet organe intérieur qui, jusqu’à présent, a lassé la patience de tant d’observateurs. Borelli lui-même, le grand Borelli, n’a pas abordé cette immense question. N’est-il pas effrayant de trouver tant de problèmes insolubles dans un acte vulgaire, dans un mouvement que huit cent mille Parisiens font tous les jours ?

Il est résulté de mes profondes réflexions sur cette difficulté l’aphorisme suivant, que je vous prie de méditer :