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jouissances as-tu définitivement extraites de la certitude où tu es d’être, suivant Cuvier, le dernier venu dans les espèces, ou l’être progressif, suivant Nodier ? de l’assurance qui t’a été donnée du séjour authentique de la mer sur les plus hautes montagnes ? de la connaissance irréfragable qui a détruit le principe de toutes les religions asiatiques, le bonheur passé de tout ce qui fut, en déniant au soleil, par l’organe d’Herschell, sa chaleur, sa lumière ? Quelle tranquillité politique as-tu distillée des flots de sang répandus par quarante années de révolutions ? Pauvre homme ! tu as perdu les marquises, les petits soupers, l’Académie française ; tu ne peux plus battre tes gens et tu as eu le choléra. Sans Rossini, sans Taglioni, sans Paganini, tu ne t’amuserais plus ; et tu penses néanmoins, si tu n’arrêtes le froid esprit de tes institutions nouvelles, à couper les mains à Rossini, les jambes à Taglioni, l’archet à Paganini. Après quarante années de révolutions, pour tout aphorisme politique, Bertrand Barrère a naguère publié celui-ci :

« N’interromps pas une femme qui danse pour lui donner un avis. »

Cette sentence m’a été volée. N’appartenait-elle pas essentiellement aux axiomes de ma théorie ?