Page:Balzac- Traité de la vie élégante - 1922.djvu/122

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des milliers de théorèmes, de propositions, de lemmes, de corollaires sur le mouvement appliqué aux choses, ont révélé les lois du mouvement céleste, ont saisi les marées dans tous leurs caprices et les ont enchaînées dans quelques formules d’une incontestable sécurité marine ; mais personne, ni physiologiste, ni médecin sans malades, ni savant désœuvré, ni fou de Bicêtre, ni statisticien fatigué de compter ses grains de blé, ni quoi que ce soit d’humain, n’a voulu penser aux lois du mouvement appliqué à l’homme.

Quoi ! vous trouveriez plus facilement le De pafitoiiflis veterum, invoqué par Charles Nodier, dans sa raillerie toute pantagruélique de l’Histoire du roi de Bohême, que le moindre volume De re ambulatoria !…

Et cependant, il y a deux cents ans le comte Oxenstiern s’était écrié :

« C’est les marches qui usent les soldats et les courtisans ! »

Un homme déjà presque oublié, homme englouti dans l’océan de ces trente mille noms célèbres au-dessus desquels surnagent à grand’peine une centaine de noms, Champollion, a consumé sa vie à lire les hiéroglyphes, transition des idées humaines naïvement configurées à l’alphabet chaldéen trouvé par un pâtre, perfectionné par des marchands ; autre transition de la vocalisa-