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pour faire ressortir des avantages corporels que pour voiler des imperfections.

D’où suit ce corollaire naturel :

LII

Tout ce qu’une toilette cherche à cacher, dissimuler, augmenter et grossir plus que la nature ou la mode ne l’ordonnent ou ne le veulent, est toujours censé vicieux.


Aussi toute mode qui a pour but un mensonge est essentiellement passagère et de mauvais goût.

D’après ces principes, dérivés d’une jurisprudence exacte, basés sur l’observation, et dus au calcul le plus sévère de l’amour-propre humain ou féminin, il est clair qu’une femme mal faite, déjetée, bossue ou boiteuse, doit essayer, par politesse, de diminuer les défauts de sa taille ; mais elle serait moins qu’une femme, si elle s’imaginait produire la plus légère illusion. Mademoiselle de la Vallière boitait avec grâce, et plus d’une bossue sait prendre sa revanche par les charmes de l’esprit ou par les éblouissantes richesses d’un cœur passionné. Nous ne savons pas quand les femmes comprendront qu’un défaut leur donne d’immenses avantages !... L’homme ou la femme parfaits sont les êtres les plus nuls.