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nom de baptême, qu’il le mette sur les registres avec son titre.

— Bien, le comte Maxime…

— Et si monsieur veut prendre la qualité d’administrateur du chemin de fer, Arcis sera content, et on peut l’amuser avec ce bâton flottant pendant quinze jours.

— Non, je préfère la condition d’irrigateur, c’est moins commun… Je viens pour mettre les terres de Champagne en valeur. Ce sera, mon cher monsieur Goulard, une raison de m’inviter à dîner chez vous avec les Beauvisage, demain… je tiens à les voir, à les étudier.

— Je suis trop heureux de vous recevoir, dit le sous-préfet ; mais je vous demande de l’indulgence pour les misères de ma maison…

— Si je réussis dans l’élection d’Arcis, au gré des vœux de ceux qui m’envoient, vous serez préfet, mon cher ami, dit l’inconnu. Tenez, lisez, dit-il en tendant deux autres lettres à Antonin.

— C’est bien, monsieur le comte, dit Goulard en rendant les lettres.

— Récapitulez toutes les voix dont peut disposer le ministère, et surtout n’ayons pas l’air de nous entendre. Je suis un spéculateur et je me moque des élections !…

— Je vais vous envoyer le commissaire de police pour vous forcer à vous inscrire sur le livre de Poupard.

— C’est très-bien… Adieu, monsieur. Quel pays que celui-ci ! dit le comte à haute voix. On ne peut pas y faire un pas sans que tout le monde, jusqu’au sous-préfet, soit sur votre dos.

— Vous aurez à faire au commissaire de police, monsieur, dit Antonin.

On parla vingt minutes après chez madame Mollot d’une altercation survenue entre le sous-préfet et l’inconnu.

— Eh bien ! de quel bois est le soliveau tombé dans notre marais ? dit Olivier Vinet à Goulard en le voyant revenir du Mulet.

— Un comte Maxime qui vient étudier le système géologi-