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ce que c’est que ce chrétien-là, il suffira peut-être de vous dire qu’il s’est amusé dernièrement à baptiser du vin blanc avec de l’eau-de-vie, afin de renvoyer à l’empereur un aide-de-camp soûl comme une grive… Si vous vous comportez de manière à éviter ses algarades, vous vous en ferez un ennemi mortel… Voilà le pèlerin… Ainsi, attention !

— Hé bien, répliquai-je à mon capitaine, nous nous amuserons ; car il ne sera pas dit qu’un pousse-cailloux embêtera un officier d’artillerie.

Dans ce temps-là, voyez-vous, l’artillerie était quelque chose, parce que le corps avait fourni l’empereur…

Me voilà donc parti, moi et mes canonniers, et nous gagnons Clagenfurth. J’arrive le soir ; et, aussitôt que mes hommes sont gîtés, je me mets en grande tenue et je me rends chez le Rusca. Point de Rusca.

— Où est le général, demandais-je à une manière d’aide-de-camp qui baragouinait un français mêlé d’italien.

— Le zénéral est à la zouziété, dans oun chercle, au café, à boire de la bière sou la piazza.