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de la chapelle mortuaire, et les familles payaient les prières de surérogation qui se disaient pendant la nuit ou pendant le jour qui s’écoulait entre l’enterrement factice et l’inhumation définitive. Excusez-moi de vous donner ces détails ; mais aujourd’hui, pour beaucoup de personnes, ils sont de l’histoire…

Un pauvre prêtre, nouveau venu à Saint-Sulpice, débuta dans l’emploi de garder les morts… Un vieux maître des requêtes de l’hôtel avait été enterré la matin. Au commencement de la nuit, le prêtre de province fut installé dans la chapelle, et chargé de dire les prières à la lueur des cierges. Le voilà seul, au coin d’un pilier, dans cette grande église. Il dit un psaume, et quand le psaume est fini :

— Pan ! pan !…

Il entend trois petits coups frappés faiblement.

Les oreilles lui tintent ; il regarde la voûte, les dalles, les piliers… et finit par croire que ses confrères veulent lui jouer quelque tour, comme cela se fait dans les couvens pour les novices. Alors il se remet à dépêcher un autre psaume ; et de verset en verset :

— Pan ! pan ! pan !