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— La philanthropie a ruiné le conte !… reprit un vieillard.

— Comment ?… dit la femme d’un peintre.

— Pour qu’un conte soit bon, il faut toujours qu’il vous fasse rire d’un malheur, répondit-il.

— Paradoxe !… s’écria un journaliste.

— Aujourd’hui, reprit le vieillard en souriant, les sots se servent trop souvent de ce mot-là, quand ils ne peuvent pas répondre, pour qu’un homme d’esprit l’emploie.

Il y eut un moment de silence.

— Autrefois, dit le vieillard, les gens riches se faisaient enterrer dans les églises. Alors il y avait un intervalle entre l’enterrement réel et le convoi, parce que la tombe n’était pas toujours prête à recevoir le mort. Cet inconvénient avait obligé les curés de Paris à faire garder pendant un certain laps de temps les cercueils dans une chapelle où se trouvait un sépulcre postiche. C’était en quelque sorte un vestibule où les morts attendaient. Il y avait un prêtre de garde près