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pitié que là ; mais je suis perdue. Une hémorragie affreuse a été la suite de cet acte de désespoir. Je suis, sous le nom de Mme Lebrun, à l’hôtel de Picardie, rue de Seine. Le mal est fait. Aurez-vous maintenant le courage de venir me visiter, et de voir s’il y a pour moi quelque chance de conserver la vie ?…

Écouterez-vous mieux une mourante ?…

Un frisson de fièvre passa sur ma colonne vertébrale. Je jetai la lettre au feu, puis me couchai ; mais je ne dormis pas ; je répétai vingt fois et presque mécaniquement :

— Ah ! la malheureuse…

Le lendemain, après avoir fait toutes mes visites, j’allai, conduit par une sorte de fascination, jusqu’à l’hôtel que la jeune femme m’avait indiqué. Sous prétexte de chercher quelqu’un dont je ne savais pas exactement l’adresse, je pris avec prudence des informations, et le portier me dit :

— Non, monsieur, nous n’avons personne de ce nom-là. Hier il est bien venu une jeune femme ; mais